Engagement engagé

En introduction à ce forum, voici quelques réflexions sur la raison d'un tel lieu d'expression :

Qu'est-ce que ? Pourquoi ? Quand ?

L'engagement n'est qu'un changement d'état : du minéral à l'animal. Anima, l'âme. Alors par un oui et surtout par le non, j'entends enfin la vibration de ce souffle. Je me dresse digne contre une pétrification harcelante. Et j'emploie le talent de mes orbites à distinguer, de celui de mes membres à s'agir. Du simple hochement au son d'une voix contre les bons hommes qui nous agissent, je revendique mon refus d'être sculpté par le reste.

Des avis engagés contre l'engagement ?

Le débat que tu lances est déjà d'un bon niveau pour commencer ! d'après ton petit texte, sans engagement, pas d'âme... c'est très radical. ça veut dire aussi, sans engagement, pas d'humanité.

Je pense que la frontière est plus subtile que ça, avec des paliers intermédiaires. On peut penser, sans forcément agir. penser, c'est déjà aller contre ce que l'on nou demande parfois.
Peut-on ne pas être engagé ? j'ai envie de répondre non. Tu dis qu'être engagé, c'est surtout savoir dire non... mais c'est aussi savoir dire oui. S'engager en fait, ça pourrait marcher sur le shéma action-réaction. or on peut réagir en disant oui. Et ne pas réagir, ce n'est pas s'engager ? Ne pas réagir, c'est dans un sens, confirmer par le silence ce qu'il vient d'être fait ou dit. c'est tolérer. donc si un esclave ne réagit pas lorsqu'on lui donne des coups, c'est que dans un sens il accepte sa condition, accepte sa punition... ? a méditer si vous le voulez bien.

Personellement, ce qui m'a décidé à faire ce forum, c'est en discuttant avec mes collocataires le soir dans la cuisine. Dans une de nos grande discussions enflammées sur la politique, l'une d'entre nous à lancé : " mais il faudrait faire quelque chose un jour au lieu de rester là dans notre cuisine à refaire le monde..."
Et là, comme une lumière c'est allumé. Oui pourquoi pas ? mais quoi ?
Ouvrir le débat est pour moi un premier pas. Avant de s'engager dans les actes, mettre par écrir ses idées, les diffuser sur internet, c'est autre chose que de faire un discours, même enflammé, dans une petite cuisine avec un public réduit.

Maririma a écrit:

Du simple hochement au son d'une voix contre les bons hommes qui nous agissent, je revendique mon refus d'être sculpté par le reste.

Des avis engagés contre l'engagement ?

Quand tu t'engages, ça n'est généralement pas seule. A plus forte raison, lors d'un engagement fort, dans un grand groupe, les idées du nombre prévalent sur les idées individuelles, comme partout. Alors, ne pas être sculpté par le reste... Quelque part, tu ne peux pas vraiment dire ça.

Comme ce que je viens de dire, lors d'un engagement, il y aura forcément des pertes au niveau des convictions, des idées, pour en appuyer d'autres, qui semblent plus importantes. C'est le cas notamment lors d'un engagement politique. Sur ce point, je pense que rester sur ses idées ne peut être discuté.
Ensuite, c'est vrai que sans personne pour s'engager bon, on va pas allez loin :roll:
Mais je ne suis engagée pour rien et dans tout, par conviction: pas besoin d'adhérer à un mouvement précis pour penser et affirmer ses idées!!

Bref, il est tard et c'était pour tester le forum ;)

Je relance le débat vu d'un autre angle,

Peut-on se dire engagé et apolitique ?

Ceci est une attaque purement personnelle!!! Rien que pour m'embêter, hein?!

Rien du tout. J'ai relu aujourd'hui sur les tractes de l'AFGES que " Indépendant ne veut pas dire apolitique". Oui on peut être engagé et indépendant. Mais engagé et apolitique ?

Je vous soumet donc à La Question très chère !

(terme volontairement médiéval-renaissance, qui désignait autrefois la torture )

Plusieurs choses :

Je pense d'abord que s'engager c'est assumer ses idées et donc exploiter à fond les potentialités de notre " humanité" ; ce serait aussi montrer notre liberté. S'engager signifierait en ce sens aller à contre courant afin de réaliser ses idées et sa volonté de changement : l'action s'accompagne alors d'une modification, d'une certaine violence digne un non (s'engager par un oui dirait non à une autre proposition...). Des idées qui portent sur une action n'agissent en effet pas seules. Trouver des arguments contre l'opression des palestiniens ou l'énergie nucléaire n'aura pas grand impact sur leur arrêt...

Un engagé apolitique...position très dure à tenir. Tu t'engages pour une idée, contre un/des phénomènes et leur modification dépend le plus souvent d'une autorité politique et possède même, je pense, un enjeu politique puisque des choix en rapport la plupart du temps avec une certaine idéologie guident tout acte. Un exemple assez parlant : dans le cadre des élections au Crous qui ont eu lieu ces deux dernières semaines, de nombreuses associations se déclarant apolitiques présentaient pourtant un programme ; leur inscription à ses élections demandait de prendre position par rapport aux projets du crous et ceci mettait nécessairement en jeu une idéologie (baisser le prix du restau' U va dans le sens d'une revendication sociale, par exemple) ; incohérence.

Pour ce qui est de l'engagement qui évite la sculpture de soi au passif, le fait d'être manipulé par d'autres, s'engager dans un mouvement demande effectivement des concessions mais n'en demandent-elles pas moins que d'observer passivement un état de fait que l'on aimerait voir changer ou un processus qui serait légitime d'être arrêté ? Une balance à équilibrer ; je ne dis pas non plus que n'importe quelles concessions sont à faire.

Mais vive la parole libre ! Sa manifestation et son pouvoir ne sont pas à négliger.

pas d'accord sur un point : parler c'est déjà agir. Cela témoigne d'une prise de conscience, ouverture essentielle pour faire avancer les choses ! si le problème est tu, il n'y a a aucune chance qu'on puisse le résoudre.

J'ai entendu une phrase à la radio, que j'ai trouvé aproprié à notre sujet :
" s'engager c'est prendre des responsabilité"
C'est donc assumer ses choix.

que pensez vous de la position d'apolitique ?
pour moi il n'agit de ne pas prendre part à la vie politique et de ne pas avoir d'avis sur la question, ce qui est différence du statut d'indépendant, qui fait parti de la politique, mais n'est affilié à aucune idéologie.

Certes, pour l'apolitique, je me résigne, tu as raison. Gna

Ceci dit, Maririma, tu te positionnes de suite dans la politique, ce qui peut changer les point de vue!

En terme de politique, ou d'idéologie politique, par exemple, je me vois mal adhérer à un mouvement. Cela voudrait en effet dire entraver ma liberté de penser, et d'agir, en quelque sorte: et si le candidat de ce mouvement, auquel j'appartiens, ne me plaisait pas? Si je ne vote pas pour lui, pourquoi resterais-je affiliée à ce groupe? Ne pas s'engager dans le sens où il me semble que tu l'entends, c'est-à dire appartenir à un mouvement, ne veut pas dire que tu ne participe pas à la vie politique: tu votes, par exemple, pour t'exprimer; tu discutes avec les gens, autant pour toi, que pour eux, essayer de faire évoluer les idées de la personne;...
Et puis, s'engager, c'est perdre le recul nécessaire à une reflexion personnelle et objective, dans bien des cas, je trouve. Même si je généralise
Je prends d'ailleurs l'exemple d'un pote engagé dans le PS, à un niveau plutôt élevé. Certes, il reste conscient de ce qui ne va pas autour de lui, au sein même de son parti, mais... Quand même.

Pis maintenant comme naguère, s'engager c'est aussi subir les petites gueguerre intestines, et les hypocrites de tout bords qui pullulent dans ce genre d'assoc'/parti. Et ça, faut être motivé

Mais je maintiens donc: ne pas être engager ne veut pas dire être passif, et sur ce point je rejoins Cassandre!

Radis a écrit:

Mais je maintiens donc: ne pas être engager ne veut pas dire être passif, et sur ce point je rejoins Cassandre!

A propos de quoi tu me rejoins ?

Admin Cassandre a écrit:

pas d'accord sur un point : parler c'est déjà agir.

A ce propos!

ah mais pour moi, parler c'est déjà s'engager ! toujours d'accord ?

C'est s'engager certes, mais pas physiquement!