Estime de soi et narcissisme

Selon vous, où se place la limite? Peut-on être fier de soi sans être taxé de narcissique??

Je pense que dans la pensée commune, il y a un reste de la religion chrétienne qui influence notre avis là-dessus. L'homme est misérable et n'est capable de rien faire de bien sans l'aide de Dieu. Selon ce principe on devrait être très humbles et même intérieurement on doit plus remercier Dieu pour ce qu'il nous a permis d'accomplir qu'être fier de soi-même.
Mais je pense que c'est bien une religion de dépressifs et je dis: soyons fiers du bien que nous faisons et de notre propre accomplissement d'autre part. Je ne trouve rien d'autre dont il serait juste d'être fier.
De fait, la haine ou le fait de nuire à quelqu'un n'est pas un motif de fierté en lui-même puisqu'il fait forcément du mal à quelqu'un.
Je pense par exemple à quelqu'un qui serait fier d'avoir rabattu le caquet à quelqu'un d'autre. Pourquoi pas, mais il ne le faut pas pour avoir atteint un but qui était de nuire à autrui, finalement, mais pour une sorte d'accomplissement de soi en tant que libération ou de construction de personnalité.

Mais pour en revenir au sujet que tu voulais vraiment poser qui est, je pense, sa fierté vis-à-vis des autres, ce n'est donc finalement qu'une question de politesse. Pourquoi pas, même si la politesse est essentiellement hypocrisie. Pourtant, souvent, il semble qu'on estime que c'est un défaut quand quelqu'un étale un peu de connaissance. Et moi je dis tue-dieu, fichtre de saperlipopette! En un mot: Merde! Notre culture fait notre identité et nous devrions en avoir honte? N'est-ce pas de l'égoïsme que de garder un savoir pour soi? Partageons tous nos cultures, nos idées! Et ne soyons pas spécialement fiers des idées que nous avons mais du fait même d'avoir des idées. Oui c'est bien beau de découvrir la base des cultures étrangères, des autres pays, et je suis pour. Mais il ne s'agit pas que de ça! Intéressons nous à tout et faisons comme si tous les autres voulaient tout savoir, libre à eux de faire le tri! Tantôt on nous insulte pour déclamer des évidences comme si on prenait les gens pour des cons et tantôt on nous insulte pour être trop cuistres comme si on prenait les gens pour des cons. Assez! L'orgueil n'est-il pas plutôt chez celui qui veut être reconnu comme étant dans la normalité de l'intelligence? Comment peut-on oser instaurer des limites à ce qui doit être dit? Soyons pédant, enrichissons-nous les uns les autres car étaler son savoir permet de l'entretenir. De l'entretenir pour soi-même mais aussi de l'entretenir en tant que savoir, en le transmettant, on le fait vivre. Et cette peur de trop en dire ou de ne pas assez en connaître, elle vient de cette crainte d'être mis dans des cases. Alors on s'accorde à définir une culture commune et celui qui en sait moins est un imbécile et celui qui en sait plus un pédant. Ainsi donc, comment peut-on s'étonner du conformisme qui règne partout? J'exècre le conformisme et la politesse n'est qu'un rituel auquel chacun veut avoir le droit pour être reconnu en tant qu'estimable importance à part entière. Mais bien sûr, l'offense est bien plus que l'impolitesse.

En résumé, soyons fiers mais pour des choses justes.

J'étais plus partie sur une question physique, mais c'est vrai que le sujet inclu aussi le mental, si je puis dire ça ainsi!!
Du coup, bonne réponse
Effectivement, le fait de rabaisser quelqu'un et d'en être fier après n'est généralement pas une bonne raison. Mais quand cette personne en avait besoin? Avoir du sens de la répartie, à mon sens, peut-être une cause de fierté, sans tomber dans le "moi je regardez moi" &cie. Non?

Un sujet sur la "fierté" de son apparence? Je trouve que le sujet perd beaucoup d'intérêt sur ce plan là. Enfin, ça marche un peu de la même façon, nous ne devrions jamais nous trouver beaux ou intelligents, en restant le plus humble possible. Mais bon, si on pousse la logique jusqu'au bout, l'être parfait devrait se prendre pour une merde. On ne doit admettre comme qualité que celles que les autres veulent bien nous reconnaître... comme s'ils nous connaissaient mieux que nous mêmes...

Après, s'aimer, c'est bien, l'amour propre est une très bonne chose. Le tout est de ne pas se prendre au sérieux, ne pas se considérer comme une chose sacrée que les autres n'ont pas le droit d'offenser. Enfin, quand je vois parfois ce pour quoi certains se vexent, c'est juste bêtement rabat-joie. Arrêtons de tout prendre pour des attaques personnelles et vive la saillie et la boutade! J'aime les mots d'esprit pour eux-mêmes, pas pour leur but qui ne devrait être que faux prétexte.

Sinon, c'est difficile d'établir une limite du "politiquement correct" (car c'est finalement ce que tu me demandes). Tout le monde n'aura pas forcément la même perception des propos de quelqu'un. Quelqu'un qu'on n'aime déjà pas au départ, on supportera rapidement mal ses tentatives de paraître intelligent (enfin, moi je m'en fous, c'est toujours bien d'essayer). Être fier de ce qu'on a pu dire, finalement c'est un rapport à soi même dans un premier temps. On le répète aux autres parce qu'on espère que ça va plaire ou qu'on va recevoir un jugement positif. La décence consiste à faire en sorte que ça ne se voit pas.
En fait, le problème est dans le partage d'avis: si on expose quelque chose dont on est fier et que l'autre trouve que c'est pas terrible, il y aura conflit. La limite de sa fierté dépend complètement de la personne avec qui on parle car, encore une fois, c'est une question de décence et de politiquement correct quand on parle en public. Ca n'a aucun sens, finalement, ça dépend de comment on veut être vu et des rapports qu'on a avec la personne. En cela, les dialogues à deux sont souvent plus libres que les conversations à plusieurs.
Pour en revenir vraiment à ce que tu me disais, oui "avoir le sens de la répartie" je classe ça dans la construction de soi. Le danger c'est de se croire supérieur, ce qui n'est pas pareil que se sentir fier. La supériorité suggère un classement illusoire des personnes, comme si le monde était en compétition et comme si on pouvait établir un rang entre les personnes comme on le fait avec des scores dans un jeu vidéo. Peut-être que l'éducation nationale nous influence en ce sens avec ses notations sur vingt.
Bon, j'ai l'impression de dériver et de vous donner de la lecture inutile parce que je suis fatigué et je m'en excuse... Mais on doit bien trouver des éléments de réponse par ci par là.

Clancularius a écrit:

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La limite de sa fierté dépend complètement de la personne avec qui on parle car, encore une fois, c'est une question de décence et de politiquement correct quand on parle en public. Ca n'a aucun sens, finalement, ça dépend de comment on veut être vu et des rapports qu'on a avec la personne. En cela, les dialogues à deux sont souvent plus libres que les conversations à plusieurs.

j'aime bien cette idée, que tout n'est qu'une question de relativité. si l'on se sent fier, c'est peut-être par exemple parce que la personne en face ne peut pas en dire autant. Et là, ça frole a mon avis le narcissisme. Sutout quand il y a la recherche à ce que l'autre éprouve cette même fierté pour ma personne. c'est presque de la perversité au fond. Car cela impliquerait a ce que la personne en face se sente " merdique".
A contrario, on peu être fier devant une personne que l'on considère comme " supérieure" à soi, parce qu'on a peut-être fait quelque chose qui nous rapproche de sa condition, ou que l'on s'est montré digne. A mon avis, là c'est vraiment de la fierté et pas du narcissisme.

peut-être que je m'embrouille, mais c'est très interessant !

Clancularius je trouve tes paroles particulièrement justes. J'ai notamment adoré ce passage "Après, s'aimer, c'est bien, l'amour propre est une très bonne chose. Le tout est de ne pas se prendre au sérieux, ne pas se considérer comme une chose sacrée que les autres n'ont pas le droit d'offenser. Enfin, quand je vois parfois ce pour quoi certains se vexent, c'est juste bêtement rabat-joie. Arrêtons de tout prendre pour des attaques personnelles et vive la saillie et la boutade! J'aime les mots d'esprit pour eux-mêmes, pas pour leur but qui ne devrait être que faux prétexte."
Je suis d'accord avec toi dans l'ensemble.
C'est dur de trouver la limite, mais elle est différente selon les personnes auxquelles on s'adresse. Cela dépend en effet de la propre estime de soi qu'a la personne à laquelle on s'adresse... Une estime de soi peut passer pour du narcissisme, peut énerver, et cela plus facilement quelqu'un qui n'aura pas confiance en soi, parce que son échelle de "perception" sera troublée et revue "à la hausse" !
Et puis ça dépend aussi de certains points de notre personnalité, c'est difficile de parler globalement de soi.
Après, comme le dit Cassandre, la fierté c'est totalement différent du narcissisme pour moi !
(Je ne dois pas être très claire, mais j'écris en regardant Koh Lanta donc...)

Tu ne dois pas avoir une grande estime de toi UranusMarie (à ne pas lire à l'anglaise...), pour regarder une telle daube

Commentaire "pertinent" The Dude... Et pas de jeu de mot de ce genre
Hem, bref, hein!!

Mais vous ne définissez tout cela que par rapport aux gens, et au final, à des rapport de supériorité ou d'égalité; cela voudrait alors dire que l'on ne se sent fier et/ou narcissique que lorsque l'on parle ou l'on se compare avec quelqu'un d'exterieur?
En fait, je pose ma question autrement: qu'est-ce que la fierté, l'estime de soi?